Les mythes véhiculés sur les conseillers en emploi

Les mythes véhiculés sur les conseillers en emploi

Ou «La collaboration entre les professionnels de l’employabilité et les professionnels des ressources humaines vue sous un autre angle».

En tant que conseiller en emploi, qu’on le veuille ou non, j’ai découvert qu’il existe des silos invisibles entourant les professionnels de ces deux domaines qui œuvrent visiblement de façons opposées : les uns pour les candidats et les autres pour les employeurs. Les uns sont formés pour écouter les humains, les autres le sont pour en gérer.

Y a-t-il véritablement deux clans ou est-ce une illusion créée par l’impression qu’il y a forcément un groupe d’assaillants qui cherchent à obtenir la plus grosse part de l’entente?

Que cherchent à faire les conseillers en emploi?

Lumières sur la profession

Un des principaux rôles du conseiller en emploi est de bien cibler les besoins du candidat, du chercheur d’emploi. Plusieurs étapes vont suivre celle-ci: le plan d’action, la connaissance de soi (qualités, valeurs et intérêts), la définition des objectifs d’emploi, l’enseignement des méthodes de recherche d’emploi, l’approche à l’employeur, le coaching en entrevue, etc. Tout cela dans le but de remettre le candidat sur la «map» et le préparer à entrer dans l’arène du marché de la recherche d’emploi. Je sais qu’une des choses difficiles à faire pour un recruteur, c’est de trouver la bonne personne, puisque cela implique que cette dernière se trouve d’abord sur son chemin et ensuite réussisse à bien démontrer ses compétences en lien avec le poste. Le travail du conseiller en emploi est beaucoup lié à faciliter le travail du recruteur dans sa sélection : concevoir un CV représentatif et accrocheur, guider le candidat pour qu’il fasse des recherches aux bons endroits et l’aider à préparer ses entrevues pour qu’il soit concis et pertinent dans ses propos. Le conseiller en emploi aide le candidat à bien se positionner et à bien communiquer son expérience.

Voyons maintenant quelques mythes circulant à notre sujet.

Les conseillers en emploi encouragent les chercheurs d’emploi à mentir pour cacher leur véritable nature

FAUX. L’instauration d’un climat de confiance est la pierre angulaire du lien entre le candidat et l’employeur. Un seul manquement à cette règle d’or et le candidat peut voir ses chances réduites à néant. Miser sur la transparence (sans tomber dans l’auto-sabotage!) et donner l’heure juste à l’employeur en offrant des solutions a toujours été la stratégie employée par les conseillers en emploi.

Si un candidat vit des difficultés, il existe différents programmes d’aide pour les accompagner quand ils ne sont pas prêts à réintégrer le marché du travail à court terme. Quand les raisons de perte d’emploi sont complexes et nécessitent une plus grande réflexion, la personne est référée vers les bonnes ressources, et non précipitée vers l’emploi. Un problème de maintien n’est pas souhaitable pour personne, puisque s’il y a perte d’emploi, nous allons revoir les candidats dans nos bureaux. Comme les dentistes, tu ne veux pas voir trop souvent ton conseiller en emploi!

Les organismes en employabilité où travaillent les conseillers en emploi fonctionnent comme des agences de placement

FAUX. Leur objectif est et restera d’aider les chercheurs d’emploi à bien se vendre et à trouver ce qu’ils désirent vraiment, et non de les précipiter vers des postes vacants, au hasard.

Les conseillers en emploi sont déconnectés du monde des ressources humaines

FAUX. Une multitude d’organismes combinent des services aux individus et aux entreprises. Que ce soit de la formation, des comités au reclassement ou autres types de services, les organismes sont toujours à l’écoute et à l’affût du milieu des ressources humaines. Un bon nombre de conseillers en emploi se sont dotés d’un certificat en gestion des ressources humaines pour compléter leur profil pour justement rester connectés à la réalité des entreprises.

De plus, les collaborations sont fréquentes entre les conseillers en emploi et les conseillers en ressources humaines entre autres lors de programmes d’employabilité dans lesquels participent des chercheurs d’emploi et qui incluent des stages. Si l’employeur vit une problématique particulière avec un candidat suggéré, le conseiller en emploi peut apporter une lumière supplémentaire, considérant sa bonne connaissance de la personne en cause.

Les conseillers en emploi ne se préoccupent pas des orientations stratégiques de l’entreprise

Faux. En quelque sorte. Il est de notre rôle d’aider le candidat à bien connaître l’entreprise visée : valeurs, mode de gestion, conditions, attentes de l’employeur, etc. Tout comme les recruteurs, les candidats désirent trouver le match parfait. Ils veulent savoir dans quoi ils s’embarquent avant de signer. Comme il a été dit précédemment, les objectifs d’emploi à court, moyen et long terme sont abordés avec le candidat. Nous l’éclairons et aidons à déterminer s’il sera en mesure de les atteindre en fonction de l’opportunité qu’offre l’employeur.

Aider les chercheurs d’emploi à retrouver confiance en eux suite à des mauvaises expériences fait partie de notre travail

VRAI. Nous ne chercherons pas à décerner la faute à quiconque, mais plutôt de bien comprendre la situation pour trouver des solutions. Quelqu’un qui n’a plus confiance en ses compétences ne les voient plus comme avant, même si elles sont encore bien présentes. Il leur est pratiquement impossible de les mettre sur la table lors d’une entrevue. Que dire également des gens qui vont rester très modestes en parlant de leurs qualités, en disant qu’ils n’aiment pas se vanter! Nous redirigeons la pensée du chercheur d’emploi vers des faits tangibles et des réalisations : «Tu as mené à termes tel projet? Je crois que cela fait preuve de professionnalisme, de polyvalence et de minutie!» Personnellement, je leur parle de la méthode STAR pour raconter une réalisation, pour les aider à mettre en valeur de vraies compétences en lien avec le poste convoité. La fameuse question : «Parlez-moi de vous, parlez-moi de votre parcours!» qui semble très banale, mais qui donne des maux de ventres à plusieurs. Nous nous en chargeons aussi.

Un chercheur d’emploi qui décroche un poste est une victoire pour lui et son conseiller en emploi, mais une défaite pour l’employeur

Heu?… FAUX. Le succès d’un chercheur d’emploi va être assurément marié à celui de l’employeur. Si l’un trouve chaussure à son pied, l’autre aura trouvé pied à sa chaussure. Les deux partis ont su se rendre intéressants et ont su offrir ce que l’autre avait besoin.

L’intérêt du conseiller en emploi dans cette histoire est bel et bien le bonheur du chercheur d’emploi, mais de nombreuses publications partagées par des professionnels du recrutement soulignent les liens étroits entre la satisfaction au travail et le rayonnement des employés (productivité, implication, loyauté, etc.). Il est vrai cependant que s’il est mis en lumière que l’employeur est intéressé au candidat, mais que ce n’est pas réciproque, le conseiller en emploi ne va pas encourager le candidat à accepter une offre qui ne fait pas de sens pour ce dernier. Cela ne fait pas nécessairement de l’employeur un perdant dans cette cause, vu que nous venons de statuer que le rayonnement de l’employé passe par son bonheur.

Je vois qu’il y aura toujours de la place à de plus amples échanges entre ces deux milieux de professionnels qui ne visent qu’une chose : la satisfaction de leur client!

Je vous le garantie, le bonheur est une chose qui se partage très bien.


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Précisions sur le rôle du conseiller en emploi qui est parfois remis en doute aux yeux de responsables du recrutement et les quelques mythes qui circulent à son sujet.
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