Cet article est la propriété de Mike Tannenbaum, qui m’a généreusement donné la permission de publier son texte en français sur Primos Populi. L’article original en anglais a été publié sur son site, miketannenbaum.com. Je vous invite également à vous inscrire à son infolettre.

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Les organisations qui ouvrent la voie sont celles qui embrassent le désordre de la vie et du travail et qui apprennent à utiliser notre humanité comme une force plutôt que comme une faiblesse. Voici comment.

Il est temps de faire une transition

En tant qu’humains, nous parcourons des mondes sans savoir ce que notre avenir nous réserve.

Nos carrières évoluent avec le temps et nous conduisent dans des lieux inconnus, inattendus et imprévus. Nos relations prennent des tournants que nous n’aurions pas crus possibles, et nous vivons des situations auxquelles nous n’aurions jamais pensé faire face. 

Nos vies sont totalement imprévisibles: rien n’est certain, rien n’est garanti.

Et nos lieux de travail? Depuis un siècle et même plus, ils opèrent comme s’ils pouvaient entrevoir l’avenir.

Grâce à l’ère industrielle, la majorité du monde du travail est devenue prévisible et contrôlée. Les principes de la gestion scientifique ont été appliqués partout, car les dirigeants se sont concentrés à TOUT OPTIMISER pour plus d’efficacité, de productivité et de prévisibilité. En outre, ils ont optimisé les relations entre les gestionnaires et les travailleurs en supprimant la confiance, en fournissant des tâches répétitives et explicites et en appliquant une supervision directe afin de s’assurer que les tâches étaient exécutées comme prévu.

Et devinez quoi: cela a fonctionné à merveille!

Les machines que nous construisions et les processus que l’on créait étaient parfaits pour ce style de gestion, car plus nous pouvions reproduire les choses, plus nous étions productifs, et plus nous étions productifs, plus on créait de la valeur, et plus on créait de valeur, plus il se faisait d’argent. Le temps était synonyme d’argent et tout était axé sur les intrants et les extrants. Plus nous en mettons, plus nous en sortons.

Maintenant, tout est différent.

Nous vivons maintenant dans une ère d’abondance, alors qu’avant nous vivions dans une ère de pénurie. Maintenant, nous avons une variété de tout, un accès à tout, et sommes capables de produire et d’échanger de grandes quantités de biens et services, partout dans le monde. Les nouveaux outils et machines ne sont plus le moteur pour améliorer la vie et sortir les gens de la pauvreté économique; Au lieu de cela, les idées, la créativité, les connaissances, la résolution de problèmes et l’information sont les nouveaux outils de travail.

Mais à présent, il existe un fossé – un gouffre, presque – dans le système. Une lacune à l’endroit où étaient auparavant la certitude et la prévisibilité. Et ce fossé se creuse, car la plupart des institutions et des organisations appliquent toujours les principes de cette époque industrielle prévisible et nous créons beaucoup de dettes au sein d’organisations incapables de s’adapter correctement aux nouvelles règles du monde qui les entoure. .

Alors, que devons-nous faire?

Nous devons apprendre quelles sont ces nouvelles règles, les partager un peu partout et ensuite transformer nos institutions et nos organisations pour qu’elles les adoptent pleinement le plus rapidement possible.

Accueillir l’ère humaine

Nous sommes à l’ère où on doit mettre l’accent sur l’humain.

Dans la plupart des organisations, nous sommes submergés par des politiques, processus et philosophies qui ne tiennent pas compte de certains des principes les plus fondamentaux du monde : le fait que les personnes et l’expérience humaine sont au centre de toutes nos activités. Nous nous accrochons à ces pratiques qui ont été conçues pour une époque autrefois, sauf que nous vivons dans une époque moderne où presque tout a changé.

Mais la seule chose qui n’a pas changé? Les besoins des humains, et leurs désirs.

Le travail est effectué par les humains, les produits sont achetés par les humains, l’art est interprété par les humains, les connaissances sont apprises par les humains, les entreprises sont au service des humains, la technologie est utilisée par les humains, etc. Notre espèce gouverne cette planète, mais nous nous sommes retrouvés dans une situation où nous avons développé notre infrastructure pour être optimisée pour les entités que nous avons créées (machines, systèmes, organisations, etc.) au lieu d’être optimisée pour nous-mêmes! De plus nous avons laissé notre appétit pour l’optimisation, l’efficacité et la productivité diriger le navire tandis que nous nous retrouvons à prendre les ordres en tant qu’équipage.

Alors que nous évoluons dans le XXIe siècle – la prochaine génération d’humains -, il est temps de mettre l’accent sur les besoins des personnes en milieu de travail, car ce sont eux qui ont la capacité de penser, d’apprendre et de créer l’avenir que nous partagerons. La prospérité partagée idéale que nombre d’entre nous cherchent à créer. C’est nous, les humains, qui avons développé les villes, les entreprises, les communautés et les sociétés. C’est donc nous, les humains, qui devons être pris en compte lorsque nous investissons de l’énergie pour améliorer les choses.

La technologie n’est pas au de l’avenir; les humains le sont. Les organisations ne nous contrôlent pas; nous les contrôlons. Les systèmes, aussi puissants soient-ils, ne méritent pas le pouvoir qu’ils ont obtenu. En tant qu’humains, nous devons faire évoluer nos systèmes pour qu’ils nous servent, nous, les gens, plutôt que de servir ce même système.

Il est temps d’accueillir L’ère humaine. Il est temps de placer les gens – nos besoins, caractéristiques, bizarreries, croyances, valeurs, désirs, etc. – au centre du leadership organisationnel.

Dans les organisations, les personnes sont au cœur de tout ce que nous faisons, et donc les personnes doivent être au cœur de notre façon de diriger, de travailler et de fonctionner.

Aller au-delà des organisations émergentes

Alors que les startups se développent et mettent de gros noms en faillite; alors que la mondialisation rend le monde de plus en plus petit; alors qu’Internet connecte tout ce qui peut se connecter, il existe de nouvelles règles d’engagement pour les organisations modernes. Plus précisément, ces nouvelles règles obligent les dirigeants du monde entier à abandonner ce qu’ils pensent savoir et à accepter l’incertitude du XXIe siècle. En outre, ils ont besoin que les gens exploitent leur intelligence émotionnelle – empathie, conscience, présence, etc. – et aident nos lieux de travail à comprendre ce que signifie être humain.

Dans les principaux cercles de réflexion sur la gestion et le design organisationnel, on parle de plus en plus d’organisations émergentes. Des organisations qui expérimentent, apprennent, adoptent l’ambiguïté, prospèrent dans l’incertitude et émergent au milieu d’environnements complexes, dynamiques et en évolution rapide.

L’une des philosophies courantes d’une organisation émergente est la nécessité inhérente de prendre en compte des éléments de la nature, tels que les écosystèmes, la complexité, l’imprévisibilité, l’ambiguïté, le chaos, etc. Ces caractéristiques sont la composition de notre paysage moderne et doivent être pleinement adoptées pour qu’une organisation puisse prospérer dans l’avenir. Les organisations émergentes se sont conçues pour exploiter intentionnellement ces conditions en apprenant à réagir et à s’adapter au monde qui les entoure, au lieu d’essayer de façonner le monde de manière à refléter leur propre image.

Mais l’adaptabilité n’est qu’une pièce du puzzle. C’est là que les lieux de travail humains entrent en jeu.

Concevoir le lieu de travail humain

Ce que je n’ai pas vu beaucoup dans la conversation sur les organisations émergentes, c’est l’accent mis sur les éléments humains du travail. Plus précisément, il faut aider les gens à concilier les besoins de leur travail et leurs priorités personnelles afin les permettre de faire le meilleur travaille possible et de vivre la meilleure vie possible.

Tous les articles de blog des organisations émergentes que j’ai lus parlent de la conception de systèmes de manière à ce que l’organisation émerge pour réaliser son plein potentiel. Bien que cela soit essentiel pour que les organisations puissent prospérer dans cet environnement moderne, pour ma part, ce n’est pas tout. Il existe un autre élément : prendre soin des personnes en créant des environnements qui favorisent l’intégralité humaine, et ajouter de la valeur à leur vie, au lieu d’en extraire autant qu’une organisation en est capable.

Les lieux de travail humains constituent un ajout essentiel aux organisations émergentes car ils développent intentionnellement des cultures qui ajoutent de la valeur à la vie des gens qui y travaillent, au-delà de leur seule contribution au progrès de l’organisation. Ils embrassent les vérités de la vie et ce que signifie être humain, et placent les besoins des gens au centre de la conception d’une organisation, au lieu de ne considérer que ses propres besoins d’organisation.

Confiance

Les lieux de travail humains facilitent les relations de confiance entre les employeurs et les employés et les personnes ayant une flexibilité et une autonomie permettant d’équilibrer les besoins personnels (santé, famille, etc.) et les objectifs professionnels (projets, échéances, etc.).

Inclusion

Les milieux de travail humains sont représentatifs des communautés dans lesquelles ils servent et opèrent, et offrent des environnements inclusifs pour que les personnes de tous horizons se sentent les bienvenues, à l’aise et soutenues dans leurs activités professionnelles.

Humanité

Les milieux de travail humains comprennent que les personnes sont des êtres complexes ayant un certain ensemble de besoins à satisfaire pour que chacun puisse faire de son mieux.

Impact

Les lieux de travail humains reconnaissent que les gens ont une vie et ne veulent généralement pas travailler tout le temps. Ils ont donc choisi de valoriser leur impact, par opposition à de faux indicateurs de productivité tels que la croissance, le profit et les cases à cocher.

Équité

Les lieux de travail humains visent à créer des relations équitables et des retombées économiques positives grâce à des salaires raisonnables, à des congés parentaux rémunérés, à une pensée durable à long terme, à des environnements de travail diversifiés et inclusifs, à des programmes de bien-être, à des horaires flexibles, à des parcours d’apprentissage individualisés et à diverses autres méthodes d’investissement dans les personnes.

Permettez-moi de le répéter: LES LIEUX DE TRAVAIL HUMAINS INVESTISSENT DANS LES GENS.

Création d’une valeur durable à long terme

En gros, les lieux de travail humains sont conçus pour aider leurs employés à créer de la valeur qui pousse l’organisation vers la réalisation de son objectif, au lieu d’être conçue pour permettre à l’organisation d’extraire de la valeur de la population sans ne rien rendre en retour.

Plutôt que ce soit les organisations qui conçoivent les structures qui leur conviennent le mieux, les lieux de travail humains sont conçus pour soutenir les personnes qui les servent: employés, clients, partenaires et tous les membres de l’écosystème de l’organisation.

Bien-être

La conviction fondamentale des lieux de travail humains est que le bien-être de leurs employés est essentiel pour qu’une organisation puisse pleinement remplir sa mission. Tous les systèmes, structures et processus doivent donc être conçus en tenant compte des besoins humains, et non en dépit de ceux-ci.

Les organisations humaines soutiennent le désordre qu’est la vie humaine. Volatile, incertaine, complexe et ambiguë, la vraie vie n’est pas toujours jolie – et nos entreprises ne le sont pas non plus. Pourtant, depuis des décennies, les organisations attendent des personnes qu’elles «se la ferment» et se fassent comme si tout était sous contrôle.

Les organisations humaines renversent la situation en disant «oui, le travail – tout comme la vie – est en désordre», et en acceptant ce désordre et en soutenant la globalité des personnes, nous serons mieux en mesure de réaliser notre potentiel et notre mission.

Apprendre en faisant

Nos vies ne sont pas prévisibles et nous ne savons pas ce que l’avenir nous réserve. Pourtant, en tant que personnes, nous nous levons tous les jours et allons au travail. Nous essayons de nouvelles choses, tirons des leçons de ces expériences, puis essayons quelque chose de nouveau. Nous apprenons activement à mesure que nous progressons dans la vie, et les plus performants d’entre nous sont motivés par des buts plus grands qu’eux-mêmes. Nous expérimentons, échouons, itérons, essayons encore, échouons, pleurons, luttons, poussons plus loin, luttons plus, essayons plus, échouons plus – et puis un jour, nous avons une avancée qui change tout.

Et nous pouvons le voir maintenant : les organisations qui montrent le chemin sont celles qui embrassent le désordre de la vie et du travail et qui apprennent à utiliser notre humanité comme une force plutôt que comme une faiblesse.

Et c’est ce qui les rend humaines.

Les organisations humaines conçoivent des environnements inclusifs, humains, adaptables, équitables et prêts à émerger de l’environnement complexe qu’est la vie moderne.

Les organisations émergentes sont conçues pour être adaptables, tandis que les organisations humaines sont conçues pour soutenir la complétude de leurs collaborateurs. Les organisations émergentes, c’est la structure, les processus et les politiques, tandis que les organisations humaines, c’est l’empathie, la confiance et les besoins des personnes en tant qu’êtres humains, et pas seulement en tant qu’employés.

Elles sont vraiment très similaires.

Une vision de notre avenir

Imaginez un monde où le travail soutient votre vie et la vie soutient votre travail. Là où, au lieu d’être deux forces opposées, le travail et la vie sont au service l’un de l’autre, et non l’un contre l’autre. Là où vous êtes soutenu par vos environnements et vos collègues, et enhardi pour faire le meilleur travail de votre vie, tout en vivant la vie que vous voulez vivre.

Bienvenue dans le futur du travail.

Bienvenue à l’Ère Humaine.