La vocation qui n'a pas d'âge

La vocation qui n’a pas d’âge

Cet article se veut le second et dernier d’une série de deux sur la démystification de la vocation. Accédez au premier article : La vocation : Au-delà de la passion et de la profession.

Dans ce second article sur la vocation, j’aimerais la démystifier plus avant en donnant des examples concrets de gens ayant trouvé leur vocation. D’abord, parce que c’est très inspirant, et ensuite, pour faire comprendre qu’il n’y a pas d’âge pour trouver sa vocation. 

J’ai demandé sur LinkedIn si des gens de mon réseau avaient trouvé leur vocation, et précisant cette définition de vocation :

« Par vocation, j’entends que vous avez trouvé un objectif qui soit plus grand que vous et qui transcende votre carrière, qui soit probablement inatteignable, mais vous allez probablement servir cet objectif même après votre retraite. »

Voici donc sans plus attendre le résultat de cette collecte de vocations. Les âges données ne sont pas l’âge des personnes aujourd’hui, mais l’âge à laquelle elles ont trouvé leur vocation.

Maelys, l’altruiste – 8 ans

Maelys sait qu’elle veut être avocate depuis qu’elle a 8 ans. Dès l’âge de 12 ans, elle montre un grand intérêt pour les droits humains en contexte international, si bien qu’à cet âge, elle avait déjà lu les codes de droits fondamentaux. Un peu plus tard, elle a commencé à s’impliquer dans Amnistie Internationale.

Sa vocation a commencé à prendre racine dans la réalité dans sa communauté et à l’école. L’an dernier, elle était l’une des plus jeunes organisatrices du Relais pour la vie de Boucherville, un événement ayant comme but d’amasser des fonds contre le cancer. Toujours très active à l’école, c’est elle qu’on envoie pour tous les grands événements annuels en milieu scolaire où l’implication sociale est en cause.

Maelys a 15 ans au moment d’écrire ces lignes. Elle n’a pas de profession encore. Mais sa vocation est claire comme de l’eau de roche. 

Philippe, le poète – 12 ans

Originaire de Montpellier et Nîmes, Philippe écrivait déjà des poèmes à l’âge de 12 ans. Le système d’éducation française aura cependant eu raison de lui et le cassant pour des questions d’orthographe. Son éducation supérieure s’est donc enlignée vers des études scientifiques.

À 25 ans, il se remit à l’écriture car il ressentait cet irrésistible besoin d’écrire. Il a consolidé sa pratique avec des ateliers d’écriture. À la naissance de ses enfants, il écrivait tous les jours, et ce pendant une dizaine d’année. 

Sa passion, cependant, c’est coder, ce qu’il fait depuis presque aussi longtemps qu’il écrit. C’est pour lui un exutoire, alors que sa vocation sert davantage à apporter des idées au monde. Lorsqu’il a changé de profession en passant de développeur à coach Agile, il abandonna sa la programmation pour se consacrer à sa vocation d’écriture.

Justin, le supporteur – 16 ans

Justin s’est approprié sa vocation très tôt. Ses parents ont toujours eu des valeurs d’entraide et d’équité, donc aider les gens est devenu une seconde nature pour lui en grandissant. C’est en aidant les autres qu’il y a pris goût. Il savait, à ce moment, que son métier serait en lien avec l’entraide.

Aujourd’hui, Justin donne un coup de pouce à tous ceux qui en ont besoin pour atteindre leurs objectifs et les aider à reconnaître leur richesse. Beaucoup des gens qu’il aide ont subi de difficiles pertes d’emploi ayant affecté leur estime. 

Sa profession de conseiller en emploi supporte sa vocation, puisqu’il accompagne des chercheurs d’emploi à retourner sur le marché du travail. 

Gabriel, le protecteur – 19 ans

Gabriel a fait son tout premier stage en entreprise vers la fin de ses études. Le système avec lequel il travaillait était tellement mal sécurisé que cela a complètement transformé son approche au travail. Plutôt que de faire son job de technicien, il a dédié son temps à sécuriser les systèmes et à former les gens sur la sécurité de l’information.

Aujourd’hui, des années plus tard, tous les mandats qu’il prend appuient sa vocation, et 70% de son travail consiste à auditer des systèmes et à former des équipes de développeurs pour qu’ils adoptent un cycle de développement plus sécuritaire. 

Lucie, l’accompagnatrice – 22 ans

Plus jeune, Lucie voulait faire des métiers liés à la médecine ou la psychologie pour aider les gens, mais la vie lui a montré une autre porte : l’accompagnement des gens dans le recrutement. 

Sa profession est encore en développement, et elle souhaite toujours, au-delà de la performance, réellement se consacrer à aider les gens de façon humaine et intègre.

Lucie souhaite trouver une façon d’harmoniser sa profession avec sa vocation, afin de réellement pouvoir mettre l’accent sur les gens, et les façons de rendre leur vie professionnelle plus agréable.

Marie-Luc, la philosophe – 24 ans

Marie-Luc a un parcours professionnel en ressources humaines, mais une formation en philosophie. De par sa formation, elle ne peut se contenter de simplement faire son travail, elle choisit plutôt de bâtir sa carrière en y appliquant des principes philosophiques et éthiques. 

C’est vers l’âge de 24 ans qu’elle a compris que c’est avec les Humains (avec un H majuscule) qu’elle voulait travailler. « Qu’est-ce que l’être Humain? » Une question, une fois sortie du cadre philosophique et appliquée au milieu du travail, permet de créer une série incroyable de possibilités.

L’éducation des humains, Marie-Luc compte le faire toute sa vie. Avec son enfant d’abord, et avec tous ceux qu’elle croisera sur sa route et qui seront intéressés à dialoguer et à grandir. 

Sa profession en ressources humaines, sa passion pour les relations entre les individus et sa vocation d’amener les humains vers le meilleur qu’il puissent être par l’éducation sont en harmonie.

Alexandre, le marketeur – 29 ans

C’est plus par obligation que par choix qu’Alexandre a fait son brevet de technicien supérieur. En quittant le nid familial, il devint plutôt infirmier. Mais n’arrivant pas à se retrouver dans son rôle de soignant, il changea plutôt pour le monde du digital en travaillant pour dépanner un ami. 

Le côté très humain des relations avec les clients et partenaires, c’est ce dont il avait besoin. Il apprenait à redécouvrir les humains. 

Comme soignant, il trouvait qu’il perdait un peu de son humanité, en adoptant naturellement une approche plus organique, moins humaniste. L’approche humaniste, il la trouva avec cette agence, en accompagnant clients et partenaires dans un environnement où chacun est valorisé.

Olivier, le disrupteur – 38 ans

C’est moi. Très jeune, je jouais sur l’ordinateur de mon père. J’avais 4 ans et je codais du BASIC en le retranscrivant à partir d’un livre. C’était évident que j’allais aller en informatique.

Des années plus tard, après 1 an en technique informatique, ça n’allait pas. Les notes et l’intérêt n’y étaient pas. La conseillère en orientation me parla d’une nouvelle technique qui est grosso modo de la création de documents par ordinateur. J’ai adopté ce chemain : une véritable passion! Mes notes ont été difficiles à battre pendant les 3 années suivantes.

De 2002 à 2015, j’ai été développeur de sites Web. J’adorais cela. Pendant 13 ans, je n’ai pas imaginé avoir d’autres carrières. Jusqu’à ce que je perde mon emploi en 2015. J’ai cessé ma passion initiale pour me consacrer à une autre, celui de Scrum Master, une sorte de coach d’équipe dans le développement logiciel.

Deux ans après, j’ai atteint mon point de non-retour. Je ne pouvais plus continuer alors que je réalisais que mon entourage professionnel n’a jamais tenu compte des humains, et que personne n’y faisait rien. Si personne ne le faisait, j’ai décidé que c’était à moi de le faire.

C’est à ce moment là que j’ai découvert ma vocation. Que tout ce que j’allais faire à l’avenir servirait l’objectif de ramener les humains au cœur du monde du travail. Je me mis à défier et à remettre en question pratiquement tous les réflexes et pratiques traditionnelles en milieu de travail pour essayer de trouver des voies plus humaines à adopter. Trouver ma vocation aura pris 38 ans. Mais maintenant, ce que je pense, ce que je dis et ce que je fais sont en harmonie.

Denis, l’homme-papillon – 65 ans

Denis, mon père, a commencé jeune à travailler dans le milieu ferroviaire, suivant les traces de son propre père. Pendant 25 ans il travaillera dans la même organisation, avant de se faire offrir un choix : déménager dans l’ouest canadien, ou accepter une compensation et se trouver un autre travail. Il choisit la deuxième option.

C’est vers la fin de sa carrière, en travaillant comme surintendant dans deux immeubles à bureau qu’il put enfin mettre sa passion à profit dans son travail. Bricoleur amateur, il aime résoudre des problèmes mécaniques ou électriques. Pendant ces années, il aimait vraiment ce qu’il faisait, il faisait vraiment ce qu’il aimait. 

Quelques années après sa retraite, suite au visionnement de reportages, il commence à s’intéresser aux papillons monarques et à leur sort. La population de monarques diminue avec les années. Denis s’est mis dans l’esprit d’y faire quelque chose.

Il s’informa et s’associa à Mission Monarque et à la fondation David Suzuki, des organismes souhaitant protéger l’habitat d’été des papillons pour maximiser leur reproduction. Denis a créé le plan d’un projet d’horticulture, comprenant l’aménagement d’un parc à papillons composé de plantes pouvant attirer les Monarques tels que l’asclépiade.

La ville de Saint-Constant a accepté sa proposition et a construit le parc. Denis représente Mission Monarque dans divers événements, et se fait approcher de plus en plus par des gens de tous horizons en relation avec sa vocation. Il n’est pas payé pour le faire. Il met y met presqu’autant de temps que si c’était un emploi à temps plein. Les résultats de cette vocation seront la marque qu’il laissera sur le monde. 

En résumé

La vocation ne tombe pas nécessairement du ciel. Certains la trouvent sur leur chemin, très en évidence. D’autres devront mettre un peu d’énergie pour la trouver. 

Ce n’est pas si grave si votre passion ou votre profession n’est pas alignée avec votre vocation. Vous ferez ce qu’il faut pour la supporter autrement.

Et évidemment, il n’y a pas d’âge pour trouver sa vocation. Vous le saurez lorsque ça arrivera. Soyez curieux, écoutez-vous. Trouvez votre pourquoi.

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Tous ne trouvent pas leur vocation dès leur plus jeune âge. Voici plusieurs exemples de vocations ayant été découvertes à différents âges.
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3 thoughts on “La vocation qui n’a pas d’âge

  1. Merci pour cet article Olivier. Je me retrouve un peu dans ton témoignage. À 48 ans avec un bagage hétéroclite, je me suis retrouvé face à un virage obligatoire. Depuis je réfléchis à tous ces outils que j’ai en main, à toutes mes convictions et à ce qui me donne envie de me lever le matin. Je ne sais pas si j’appellerai cela ma vocation , plutôt mon évidence, moi toute entière en fait.
    Reste maintenant à trouver comment en faire une job .

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